Septembre 2020
L'épidémie dans la littérature et les arts
Depuis la nuit des temps, les épidémies suscitent un sentiment d’angoisse et marquent l’imaginaire social occidental, dans les tragédies grecques d’Eschyle et de Sophocle, la littérature de Lucrece, les récits du Décaméron de Boccace consacrés à la peste de Florence en 1348, les oeuvres romanesques récentes de Somerset Maugham, La passe dangereuse, Thomas Mann avec Mort à Venise et La peste d’Albert Camus.
Les épidémies sont des événements-limite qui mettent en lumière les vices et les vertus d’une communauté, le courage et la lâcheté des individus, sentiments qui ne sont pas distribués, mais coexistent souvent dans le même individu et demeurent cachés dans les plis de la vie quotidienne. La présence du mal, l’apocalypse dans le sens biblique de « révélation », sont l’occasion pour la littérature et l’art d’interroger le statut de l’homme aux prises avec la maladie, « sur les traces de nos peurs », comme le montre l’historien Georges Duby.
Nous essaierons d’analyser à travers des extraits des textes littéraires et à travers des documents iconographiques (peinture, cinéma, documents historiques) la persistance de l’interrogation de la société humaine sur ses destinées que la maladie suscite et donne à penser dans les traditions occidentales, mais également dans la tradition orale et les récits du XX° siècle concernant les épidémies dans nos îles.
Intervenants
Riccardo Pineri
"Présence du mal. La lune et cent sous de Maugham"
Carole Atem
"Epidémie dans l'armée du Roi Soleil: la peste dans les Mémoires apocryphes de d'Artagnan par Courtilz de Sandra"
Jean-Christophe Shigetomi
"En 1863, la variole décime les populations de Nuku Hiva et d'Ua Pou"
Daniel Margueron
"Mémoire des épidémies dans la littérature polynésienne"
Ariitaimai Peckett
"Modératrice de la soirée"