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HOMMAGE À JOHN MAIRAI

par Riccardo PINERI


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John Mairai (1945-2023). Homme de théâtre et de télévision, acteur de cinéma et metteur en scène, il n’a cessé de mettre en rapport les deux horizons culturels : la langue tahitienne et la littérature anglophone et francophone notamment dans le domaine théâtral, ainsi que la poésie de Baudelaire et la littérature de Camus. Mairai possède une grande proximité à Bob Dylan, ayant en commun la fascination de la violence maîtrisée, de la littérature et le Mal (Bataille) aux antipodes de l’idéologie wokiste contemporaine. D’ici vient également son admiration pour la peinture de Jackson Pollock et ses références au « sacré primitif » avec ses composantes violentes.


Il avait trouvé dans Christine Bennett une compagne fidèle et une collaboratrice efficace pour ses mises en scène théâtrales. En 1989, il traduit en tahitien Macbeth de Shakespeare sous le titre de « Maro putoto » ; en 1992 il traduit Le Bourgeois gentilhomme de Molière sous le titre de « Tane te manu ». Il écrit en 2012 Tavi roi et la loi. Cette tragédie met en scène le roi Tavi de Tautira et son épouse, autour des années 1630 et le thème central concerne la loi coutumière qui oblige le roi à céder son épouse à son rival Tuitera’i. Mairai n’illustre pas dans l’esprit ethnologique la contrainte à laquelle est soumis le roi, à travers le système culturel et social de l’époque, mais il met en évidence l’apparition de nouvelles valeurs et de nouvelles questions : la jalousie, l’amour du couple confronté aux lois de la tradition et, de manière sous-jacente, la rivalité entre l’Ancien Monde et l’apparition du nouveau. La loi du désir s’affronte, dans la tragédie de Mairai, aux lois de l’hospitalité. L’écrivain ne cesse de montrer la complexité de la culture tahitienne aux prises avec l’histoire du monde en devenir. 


Adieu John.

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