Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun (1953-2011)
- bureau Nahei
- 1 avr. 2022
- 23 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 juil.
Du marxisme d’un jeune en révolte à une inculturation moderne par l’engagement et l’écriture
Jean-Marc Pambrun in memoriam
par Daniel MARGUERON

Onze ans déjà que Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun nous a quittés, c’était en février 2011. Il est parti, et ses livres se sont aussi et progressivement effacés des rayons des librairies, d’une part parce que l’auteur s’était autoédité à plusieurs reprises, d’autre part en raison de la désolante disparition de son éditeur tahitien Le Motu, enfin du fait de l’arrêt d’activités de la jeune maison d’édition, Puna Honu, que Pambrun avait créée peu avant de disparaître.
Que reste-t-il d’un écrivain lorsque ses ouvrages ne circulent plus ? Il y a certes les souvenirs que chacun conserve, les rencontres et les expériences vécues, la mémoire d’un passé commun. Il y a, gravés en nous, l’élan vers la vie que Jean-Marc incarnait comme un aïto ou un guerrier, avec son visage si expressif, encadré de ses longs cheveux toujours défaits, grisonnant avec le temps. L’homme s’est maintenant figé au sein de la terre et de la roche basaltique, au pied du mont Mou’a Puta dans l’île de Moorea. Si les mots, ses mots se sont estompés comme son influence sans doute un peu également, c’est donc à nous d’aller les rechercher et d’essayer de les faire vivre ou revivre ! En attendant de voir réapparaître ses livres en librairie.
Anthropologue, écrivain, graphiste, musicien…
Le franco-polynésien Jean-Marc Pambrun, est né à Paris en décembre 1953, d’un père, demi tahitien de Rai’atea, Eugène Pambrun, lui-même déjà engagé dans le renouveau de monde culturel, et d’une mère métropolitaine (ariégeoise et bretonne) que le passé légendaire intéressait fortement. Anthropologue de formation (étudiant à Paris de 1975 à 1979), il a assumé des responsabilités importantes dans des structures territoriales, au moment où l’océanisation des cadres lui a offert des opportunités d’emploi. Il a ainsi travaillé dans le service des traditions du Centre Polynésien des Sciences Humaines, il fut directeur, un temps, de la Maison de la Culture, puis du musée territorial à la fin de sa vie. Mais Jean-Marc Pambrun a eu souvent maille à partir avec les pouvoirs et l’autorité, tant sa radicalité et son exigence de liberté personnelle étaient grandes. C’était un rebelle qui a exprimé continuellement un besoin de reconnaissance, à la fois personnelle et ethnique.
1997, émission Quartier libre à RFO sur l’environnement
Il n’a pas achevé ni soutenu sa thèse d’université projetée, mais il produira néanmoins des textes d’ethnologie et même un ouvrage critique sur l’anthropologie polynésienne (1), à travers lequel il règlera quelques comptes avec ses prédécesseurs occidentaux qu’il métaphorise sous la forme d’un volatile parfois qualifié de « migrateur », lorsqu’il s’agissait de chercheurs expatriés. « Je suis ma’ohi et anthropologue » déclare-t-il dans la préface de L’île aux anthropologues. Il est ainsi l’homme de deux héritages, ce qui lui permet de vouloir rectifier voire réinterpréter les visions culturelles transmises par les publications occidentales, dans les domaines notamment de l’ethnologie, de la littérature et de l’histoire. Un travail de relecture nécessaire, entrepris dans tous les pays anciennement colonisés ou encore sous tutelle administrative (2). Pambrun a contribué à nombre de magazines locaux et participé à des colloques liant toujours culture et société avec le souci permanent de la situation et du devenir du peuple, héros collectif de ses réflexions. Et lorsqu’il était oublié des événements publics, il savait, par presse interposée, se rappeler aux bons souvenirs des responsables qualifiés de « mandarins » ! (3)
Également doué pour le graphisme, il a illustré lui-même certains de ses ouvrages. Il a fait partie, voire dirigé, des associations comme Ia Ora te natura ou la Ligue des droits de l’homme, il a milité également sur le plan syndical. Il a eu aussi une activité d’enseignant. Musicien, il avait créé un groupe de rock dans le lycée qu’il fréquentait, et s’adonnait à la guitare. Mais il a surtout saisi le moment où se développait la littérature autochtone pour s’insérer dans ce mouvement polymorphe, qui créait une écriture polynésienne et redéfinissait l’espace de la culture en y incluant, de fait, la langue française.
Une production plurielle
Pambrun a joué à travers l’écriture toutes sortes de musiques littéraires et intellectuelles : l’autofiction – ou autobiographie romancée – (Le bambou noir), le théâtre (La Lecture – pièce en vers –, Les parfums du silence – sous le pseudonyme d’Étienne Ahuroa –, La nuit des bouches bleues – également en vers), la nouvelle (Huna et différents textes dans Tahiti Pacifique), la biographie (Francis Puara Cowan, Henri Hiro) le récit légendaire et mythologique (L’allégorie de la natte, La fondation du marae – la légende du scolopendre –, La naissance de Havai’i), l’essai (Les voies de la tradition, L’île aux anthropologues), le pamphlet politique (Tahiti : un mythe qui dure, Le sale petit prince, pamphlets blancs), la poésie (dans Litterama’ohi et dans le journal de la Maison de la culture Te Fare Tauhiti Nui, des articles publiés dans l’Encyclopédie de la Polynésie ou bien les revues (Le Dixit) et la presse libre locale (Tahiti Pacifique magazine). Il a également rédigé à partir de 2005 un blog nommé L’écriturien.

Jean-Marc Pambrun jouait avec avidité de la dialectique, il aimait le débat, la controverse, il excellait dans la confrontation comme dans la dénonciation. Il était un peu l’enfant du philosophe radical Jean-Paul Sartre… C’était l’époque ! À sa mort, son ami Heremoana Maamaatuaiahutapu (4) a déclaré : « on vient de perdre l’un des rares intellectuels polynésiens ». Cet hommage à travers les termes « intellectuel polynésien » pose la question de la bivalence de l’homme et de l’espace dévolu à chaque identité. Pambrun a surtout trouvé dans la littérature son terrain de jeu qui lui permettait de diriger son monde de fictions, le lieu où les mots venaient lui parler ; la littérature a constitué pour lui l’espace ouvert de ses personnalités multiples, où son désir d’engager, puis de mener sa polynésianité tant désirée, le plus loin et le plus largement possible, s’épanouissait sans contrainte. L’écriture, exercice complet de la création, a offert à Jean-Marc Pambrun, l’étendue comme la variété de ses possibles, interrompus malheureusement par une mort précoce. En touchant à tous les genres, il a montré la varié de son talent, l’élasticité de ses compétences et celle de la littérature, ainsi que la possibilité d’invention d’une tradition. Il est, assurément, un écrivain polynésien (ou franco-polynésien) prolixe, celui qui a publié le plus de textes, et qui ne manquait pas de projets à son décès prématuré. Il reste donc essentiellement pour nous et dans l’histoire polynésienne récente comme un homme de plume, un écrivain doué aux talents multiples.
Savoirs d’océanistes et savoirs océaniens
Dans le livre L’Invention de l’Afrique (1988), le philosophe Valentin Mudimbe, originaire de la République démocratique du Congo (ex Congo belge) écrit : « la pensée moderne africaine semble fondamentalement être une production de l’occident. Qui plus est, puisque la plupart des responsables politiques et intellectuels africains ont reçu une éducation occidentale, leur pensée est au croisement de la filiation épistémologique et de l’ethnocentrisme africain (…). Le cadre conceptuel de la pensée africaine a été à la fois un miroir et une conséquence de l’expérience de l’hégémonie européenne ». Cette réflexion, venant d’un écrivain et intellectuel africain m’apparait stimulante, car elle nous interroge par ricochet sur la nature des savoirs polynésiens et la vision théorique que l’on peut en offrir à travers les cadres occidentaux de pensées.

En clair il s’agit de se demander s’il existe (encore) une formulation non occidentale de la culture polynésienne. Et Jean-Marc Pambrun semble être la figure la plus aboutie de l’intellectuel qui observe et analyse la Polynésie avec le mixage d’éléments culturels autochtones transmis et appris, et d’autres produits par l’acculturation, et le logos fait de la raison occidentale qui soutient sa pensée et lui délivre le cadre théorique sur lequel il produit son discours.
Il a, d’une certaine manière, au moins dans sa formulation, occidentalisé à l’extrême l’écriture et la culture polynésiennes. Son interrogation, dite néanmoins autrement, rejoint celle de Mudimbe, lorsque Pambrun écrit : « on se demande si une anthropologie débarrassée de tous les avatars de la pensée occidentale est encore possible ». Se rend-il compte ou admet-il qu’il pense et s’exprime dans la langue et le système référentiel occidental voire typiquement français, lui qui assure comme un rêve, peut-être inaccessible, que « l’anthropologus tahitiensis » peut exister ? Et que, paradoxalement, pour le nommer, il emprunte au latin sa nomination…. Pambrun avait à l’origine essentiellement un savoir d’océaniste (autrement dit un métadiscours), il a cherché toute sa vie à le rendre purement océanien.
C’est aux lecteurs de ses œuvres de décider de la réussite, des limites ou de l’échec de sa tentative, en prenant en compte que, eux aussi, ont été transformés par la modernité galopante.
L’itinéraire en écriture fictionnelle de Jean-Marc Pambrun

Effectuons une incursion dans la production littéraire de Jean-Marc Pambrun et essayons de comprendre son cheminement créatif de son premier à son dernier texte, c’est-à-dire du conte l’Allégorie de la natte à la pièce de théâtre La lecture. Au total, ce sont huit ouvrages écrits par l’auteur entre 1993 et 2009 qui seront convoqués. « Plonger dans l’inconnu » et retrouver les chemins initiatiques d’une culture en « puzzle », semblent être les pôles de la démarche personnelle de Pambrun qui la définit ainsi : « une création individuelle qui respecte les valeurs collectives et se met au service de la collectivité. Une création qui doit être invention ».

L’allégorie de la natte (1993) n’est pas à proprement parler un texte de création, mais la réflexion autour d’une méthode pour se mettre en situation d’entrer dans la culture traditionnelle et de la recevoir, formulée ainsi par Hiti Teparii : quel est « le chemin qui mène l’homme au savoir et à la sagesse, est-ce une notion d’espace, d’histoire, de voies initiatiques ? ». Filant la métaphore, Pambrun construit une représentation de la natte, à la fois comme matière locale extraite d’une plante indigène, également comme un objet fabriqué par l’homme qui permet à la population de se réunir en un même espace de partage communautaire, et enfin comme l’image des divers savoirs, tressés les uns aux autres pour former la culture dans la totalité de ses manifestations. Le lieu symbolique de cette rencontre est la pointe Nu’uroa, menacée, en 1992, par la construction d’un hôtel… « Il y a trois chemins qui mènent à Anavaharau (5), écrit Pambrun, le premier vient du large, le second vient de la montagne, le troisième vient des deux et c’est celui du cœur ».

Le deuxième texte, écrit et illustré par Pambrun lui-même en 1998, est intitulé La fondation du marae, sous-titré La légende du scolopendre (6) de la Mer sacrée ; c’est une « légende inédite et vivante » nous prévient l’auteur, autrement dit elle est inventée (7). L’auteur plonge dans l’imaginaire mythique, s’initie au discours originel, inspiré, qui va du mythe au mot, dont l’effet doit traverser le corps du lecteur. Et qu’importe ce qui pourrait paraître de l’anachronisme (l’ananas évoqué fut introduit par Cook (8)) ou les formulations occidentales modernes (des siècles en arrière ou informer du projet, etc.). Cette légende des temps présents nait des événements datés des années 1990, relatés plus haut, l’objectif est de réussir à empêcher à travers la construction d’un hôtel de luxe une pénétration étrangère. Il s’agit donc, avec les mots du texte, de « protéger les sépultures de nos ancêtres », et de « défendre la mer sacrée ». Construire un marae, effectuer une marche sur le feu, y installer l’animal fétiche, voire totémique, la scolopendre, sont les réponses protectrices aux conflits des temps modernes, à travers l’invocation des dieux anciens, la tenue de visions et l’usage d’incantations. Texte didactique qui se conclut ainsi : « il est important d’éduquer notre progéniture ». Cette légende créée n’est pas destinée à devenir un mythe autochtone fondateur, elle renouvelle un genre qui poursuit ainsi son actualisation. Pambrun a cherché dans ce conte à réensemencer la tradition au cœur de la société moderne. Une étape nécessaire dans son parcours. Ce récit constitue une réécriture imitative, une forme de pastiche, et il relève bien entendu de l’intertextualité en tant qu’il est « absorption et transformation d’un autre texte » (Julia Kristeva).
Le 22 juin 2002 à Moorea, Jean-Marc Pambrun donne à voir une pièce de théâtre en octosyllabes (9) La nuit des bouches bleues, dans laquelle il tient lui-même le rôle de Rua-Tini, un guerrier de Rai’atea. L’autre personnage principal est une fée issue de la forêt de Brocéliande. La pièce se déroule une nuit de pleine lune, ce qui éclaire son titre. Elle est la rencontre, sous la forme d’un rêve, de deux univers mythiques constituant la personnalité culturelle de l’auteur – la Bretagne (10) et la Polynésie –, pays maltraités par l’histoire. Cette analogie de situation encourage la reconnaissance des nécessaires complémentarité et altérité au sein des différences, face au monde broyeur et conquérant représenté par le christianisme et les puissances coloniales. La dimension métisse de cette pièce est évidente. La terre est la réalité qui réunit les deux cultures des personnages. La réconciliation, avec l’altérité niée, pourra-t-elle s’effectuer et « disperser l’odeur de l’animosité » ? Et les minorités de recouvrer leur liberté et de se gouverner selon leurs lois ancestrales ? Cette pièce fait l’apologie des rêves, des songes, des esprits et des voix inspirées, elle est un chemin d’identité et d’espérance. Son auteur ne s’interroge néanmoins pas sur l’inscription de sa démarche poétique dans le champ du possible politique contemporain.

Le recueil de nouvelles Huna (11), Secrets de famille publié par une maison d’édition antillaise en 2004 (12), aborde une nouvelle face de la créativité de Pambrun. À travers les sept nouvelles écrites en une langue des plus courantes, l’auteur explore la réalité vécue par des familles polynésiennes de toutes classes sociales et de diverses îles, faite d’une banale et apparente modernité à laquelle s’accroche un fond culturel autochtone tenace. La vie quotidienne est parsemée de ce double substrat existentiel, qui attire et déroute tant les occidentaux, familiers d’une rationalité unique. Comment saisir, comprendre un peuple qui convoque un double système référentiel selon les circonstances ? En effet dans chaque nouvelle, au cœur de la vie, s’immiscent le merveilleux, le surnaturel, un espace spirituel autre que celui occupé par le christianisme – voir occulté par lui –, des éléments qui peuvent convoquer le mystère, la sorcellerie, la superstition, la magie. Dans ce recueil de Pambrun, il y a un autre monde à côté de celui qu’on côtoie et qui cherche non seulement à émerger mais à signifier clairement à travers les signes de sa présence. Le Taura ou animal fétiche, annonciateur d’événements, accompagne encore de nombreuses familles polynésiennes.
Comment situer Gauguin en terre polynésienne ? Peintre incontournable pour les Occidentaux par ses innovations, Gauguin n’est-il pour les Polynésiens qu’un « pédophile syphilitique », selon les mots de l’écrivaine Chantal Spitz ? En 2003, l’année du centenaire de la mort du peintre, Jean-Marc Pambrun, alias Étienne Ahuroa (13) publie Les Parfums du silence, une pièce écrite pour être jouée aux îles Marquises mais qui n’a jamais pu l’être…
La pièce Les Parfums du silence (14) débute le jour de la mort de Gauguin, en mai 1903, et tandis que les personnes qui l’ont connu, mais qui n’ont pas l’accès à la parole publique, dissertent sur l’homme disparu, sur la vie telle qu’elle est devenue avec les nouvelles lois imposées par l’Administration coloniale et l’Église, qu’elles évoquent la sexualité de Gauguin et même celle de l’évêque, l’on découvre l’attachement que de nombreux Marquisiens manifestent à l’endroit du peintre (15). La pièce met donc en avant les relations marquisiennes du peintre au nombre de huit, les bavardages possibles voire les rumeurs traversant le petit monde d’Atuona. Le monde négatif est représenté par l’évêque et le gendarme, c’est le monde des interdits et de la répression, tandis que le monde positif et joyeux est représenté par Gauguin pour lequel l’auteur exprime à son égard une certaine tendresse « il garde notre peuple » ou bien « c’était mon frère confie Tioka ». Comme l’écrit Chloe Angue, la « disparition du peintre donne lieu à une réflexion sur l’identité, la culture et l’avenir d’un peuple » sur le ton léger de la conversation. Dans les années du centenaire de la mort du peintre, où son image était dévaluée et ravalée à ses mœurs, certes contestables mais d’époque, cette pièce, bien que forte, a manqué de radicalité critique pour certains écrivains de Polynésie. Pourtant, a-t-il déclaré à un journal de Tahiti (16), « ce travail d’écriture m’a renforcé dans la tolérance ». Quand l’art s’introduit au service de la compréhension de l’autre…

Le bambou noir (2005) : un livre pivot. C’est un roman ou plutôt une autofiction, tant le lien entre le vécu et les mots s’offrent en écho, sont très proches, même si l’auteur a effectué un évident travail de transposition. C’est le récit d’une libération personnelle inachevée ou d’une aliénation dont on ne peut s’extraire totalement. On retrouve là, sous l’écorce des mots, les thématiques habituelles de Pambrun, notamment les défis de l’homme colonisé en recherche de décolonisation et la question de l’identité individuelle problématique. Le livre suit parallèlement deux constructions en miroir, totalement liées, celle de l’écriture et celle d’une esquisse graphique, initiée dès la première page du livre, dont l’aboutissement marque la fin du roman. Les mots eux auraient pu s’aligner davantage au fil des pages dépliées. Pambrun, en intellectuel qu’il est aussi, sait disposer dans son texte des clés de compréhension que sa lucidité lui dicte comme autant de clins d’œil adressés au lecteur. Le titre Le bambou noir renvoie au graphique qui s’élabore progressivement en révélant l’état d’esprit, la conscience enfermée du personnage appelé le Tahitien, sans autre précision, comme une vision sublimée, idéalisée de l’auteur. La délicate question du métissage est abordée dans les choix de vie qui ne sont pas ceux du Tahitien, mais de son épouse Miri. Comment s’approprier et accepter sa double réalité lorsqu’on souhaite n’être fait que d’un seul et unique bloc culturel ?
Le roman balaie les années 1975 à 1993 en France pour une part, à Tahiti pour l’autre. Les années d’étudiant et les débuts du militantisme dans l’après mai 1968, les années nucléaires, les années flossiennes, où l’auteur essaie de vivre la vie rangée et familiale d’un cadre polynésien intégré, et la révolte comme la dissidence finalement l’emportent sur tous les conforts de l’existence. D’une soif d’absolu érigée en dogme au rejet du compromis, le personnage, un jeune homme de nature angoissée, « torturé » intérieurement, morbide assurément, dont l’esprit frôle à diverses reprises l’anéantissement, cherche son chemin de vie. Ses expériences amoureuses révèlent également des frustrations profondes et l’impossible réalisation d’une vie harmonieuse et durable à deux. Est-il, comme il l’affirme, l’Étranger, le jeune homme atypique ? Peut-on, à son propos, évoquer le drame d’une génération qui ne trouve sa place, d’une génération perdue lorsqu’on ne partage pas les codes sociaux en vigueur ?
Il y a dans ce roman les nombreuses marques du manque : personnelles, culturelles, politiques voire ontologiques, il y a peut-être aussi, de manière plus dramatique, le manque du manque. Le bambou noir est assurément un livre pivot, et l’écrivaine Ariirau a raison, dans son introduction, de « considérer » ce roman « comme une révélation de la littérature polynésienne ». Ce sont ces manques qui, cumulés les uns aux autres, créent le besoin de l’écriture. C’est peut-être aussi par l’écriture qu’on cherche à dénouer un certain nombre de conflits intérieurs.

En 2006, Pambrun offre à ses lecteurs La naissance de Havai’i, une réécriture du mythe de la création du monde, que l’auteur restitue en alexandrins. L’ouvrage est joliment préfacé en bilingue par l’universitaire Sylvia Tuheiava-Richaud, traduit en tahitien par l’académicien Winston Pukoki, et illustré à chaque page par le peintre Jean-Luc Bousquet. Le résultat, c’est un livre somptueux, toutefois les illustrations du peintre de Moorea s’adressent à un public capable de les décrypter. Cet opus livre un retour culturel à l’origine, au point de départ de la civilisation ma’ohi (17), rendu nécessaire par l’ignorance du sujet par la propre fille de l’écrivain Hinatea. Pambrun offre, écrit Sylvia Tuheiava-Richaud « une lecture moderne de la genèse tahitienne tournée en forme de poème mythique ». Elle poursuit : « en rénovant un récit ancien difficile à expliquer et à raconter…, l’auteur tente d’apprivoiser les nouvelles générations de Polynésiens pour les familiariser à leur propre histoire commune … à travers le parler et la flexibilité de la langue qu’ils ont l’habitude d’employer (18) ».

Comme un bouquet final, mais sans savoir encore que la maladie va le frapper et interrompre son intense activité d’écrivain, Jean-Marc Pambrun publie, en 2009, une fable théâtrale intitulée La lecture. Il s’agit là d’un texte très puissant où l’auteur évoque de grands enjeux littéraires, en effectuant d’abord une mise en abyme de la littérature, puis en menant une réflexion générale sur la littérature (19) elle-même. Peut-on libérer ou « désenfermer » un personnage du carcan de l’écrit et du peint ? L’auteur met en scène le conflit existant entre l’être réel (le modèle), l’être de papier (le personnage créé), la lecture (comme activité d’imagination), enfin la représentation théâtrale (un individu jouant un rôle). Au cours de la pièce, Pambrun imagine que La femme à l’éventail (nouvelle inédite d’un auteur inconnu) sort du tableau (de Gauguin) dont elle est l’élément principal (20), prend la parole et révèle sa véritable identité. Ce procédé de relecture, de réinterprétation de l’histoire (21) permet à l’écrivain de régler quelques comptes avec l’écriture exotique qu’il dénonce et déchire, au passage. Cette pièce se donne aussi par endroits comme une réponse rectificatrice aux ouvrages de Loti ou Gauguin. Tout est jeu, détournement et peut-être mensonge, dans la vie comme dans une œuvre, semble suggérer Pambrun qui ouvre incidemment le procès de l’autobiographie. N’existe-t-il en matière de littérature que de l’intertextualité, à savoir le transport d’un récit à un autre ? Les derniers vers de la pièce confient le message suivant :
« Tous les personnages sont captifs des écrits.
Fictifs ou bien réels, ils font ce qu’on leur dit ».
Cette pièce, toute en transgression, cherchait à dénoncer les formes de l’enfermement, non seulement à travers la vision de l’autre, mais par les contraintes mêmes de l’art pictural ou littéraire. Inventer un personnage ne lui confère pas la liberté souhaitée. À défaut de connaître les manuscrits non édités, La Lecture constitue, pour nous, le testament littéraire de Pambrun.
En définitive, il n’y a pas de hasard dans l’écriture. La sienne lui ressemble, elle exprime ses interrogations, autant sur l’individu qui doit un jour s’accepter, que sur l’homme et la recherche de sa place dans la société. Pourquoi écrire, s’interroge Pambrun ? « Toucher le cœur des gens… c’est un privilège. Écrire permet d’être entendu ici et là-bas. Et puis, j’y trouve ma liberté et ma sérénité ». Oui, la fréquentation de la littérature a grandement changé l’homme, ce qui a fait écrire, après l’annonce de sa mort, au poète Pierre Dargelos (22) : « Jean-Marc Pambrun, pur corail, était en chemin de sagesse… »
Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun : un penseur libre ?
C’est par cette affirmation que le magazine culturel polynésien Hiro‘a présentait Pambrun, en mars 2021, pour commémorer les dix ans de la mort de l’auteur. Transformons cette affirmation en interrogation. Pambrun était-il un penseur libre ?

Sur le plan de la pensée, il apparaît clairement que Pambrun a appliqué à la perception de la Polynésie un schéma ou un système de pensée structuré préexistant. D’une certaine manière, soit les intellectuels créent une pensée originale (ils sont rares), soit ils appliquent celle des autres. Pambrun a montré une aptitude intellectuelle certaine à la pensée déductive. Ce système de pensée de type marxiste – peu usité en Polynésie dans les années soixante-dix (23) – inclut une vision de la société divisée en classes sociales, qui luttent entre elles pour conquérir le pouvoir, ainsi que la critique radicale de la colonisation (24). Lutte des classes et lutte pour la culture vont ainsi de pair. Cette théorie était conçue par Pambrun comme mise au service de la transformation du pays vers une société de justice, d’égalité et indépendante. Homme brillant, Pambrun défendait avec vigueur et conviction ses thèses qui ont intégré plus tardivement la dimension écologique. Quelles que fussent ses activités, Pambrun poursuivait un objectif : « amener un progrès social ». Ce faisant, il assumait une parole libre – on la craint particulièrement en Polynésie – qui plaisait ou dérangeait, avec sa dose de vérités et peut-être de postures voire d’approximations…
Mais c’est certainement sur le plan de la littérature et de ses créations littéraires que Pambrun a montré sa liberté, c’est-à-dire sa capacité à concevoir et à inventer, peut-être à innover comme à transgresser. Les ouvrages de fiction de Pambrun ne relèvent jamais de cette littérature de professeurs omniscients qui aiment accompagner leurs récits d’explications, de commentaires voire de justifications… Les difficultés intérieures que l’auteur vivait se sont métamorphosées par l’écriture qui s’apparente ainsi à un travail de retour sur soi et sur la conscience, afin de dominer un certain nombre de contradictions. La littérature ne vit pas non plus sur une planète déconnectée, et si elle se nourrit d’idéalités, elle révèle et exprime surtout les conflits de la société et des hommes qui cherchent à travers l’écriture à recréer un ordre personnel et social plus fréquentable… Pourquoi et pour qui écrit-on ? Ces questions, aussi anciennes qu’actuelles, Pambrun en connaissait les réponses : dans le refus des réalités, pour reconfigurer le moi, laisser une trace et pour vivre, oui vivre tout simplement. La vraie vie, privée comme publique, aurait pu écrire Jean-Marc Pambrun, c’est l’écriture…
20 février 2011. Le corps de Jean-Marc Pambrun est enfin revenu à Moorea, trente-deux ans après le retour de l’étudiant raconté dans Le bambou noir. La famille, les amis sont présents au pied du mont Mou’a Puta pour une cérémonie funéraire traditionnelle d’ensevelissement. Chants, discours, hommages discrets se succèdent. Par la petite vitre du cercueil, on peut apercevoir le visage de Jean-Marc, il est d’une pâleur grise comme ses cheveux. Les personnes présentes défilent devant le cercueil, embrassent la vitre pour le dernier au revoir, en abandonnant parfois une fleur ou un collier.

La cérémonie s’achève. Le corps est amené au bord de la fosse creusée dans un coin du jardin. Et sous les couronnes de fleurs, le cercueil peu à peu descend puis disparait. Une fois les amis repartis, alors qu’un homme, préposé à la tâche, est en train de répartir les dernières pelletées de terre sur la tombe refermée, soudain, une scolopendre émerge d’une motte en tournant sur lui-même, comme s’il était dérangé dans sa vie souterraine et cachée. Il est, étonnamment, de couleur grise. Dans la surprise de cette soudaine apparition, A’āmu fait d’emblée le lien avec l’ultime vision qu’elle a eue de Jean-Marc. L’homme amorce, avec sa pelle, le geste de couper l’animal, quand Vaïte, la compagne du défunt, lui crie « ‘Aita ! », et la scolopendre, profitant de ce répit, s’échappe en se tortillant et disparaît sous la terre. Le soir, au dîner chez des amis en compagnie du peintre Jean-Luc Bousquet, A’āmu raconte la scène, encore toute remuée par cette apparition, et c’est alors que la femme du peintre révèle : « la scolopendre, c’est le taura de la famille ». L’esprit gardien – le dieu tutélaire –, s’était manifesté à l’extrême limite de ce cet ultime instant. Heureux ceux qui ont vu et compris ! C’était sans doute écrit…
Daniel Margueron (25)

Tahiti : un mythe qui dure… (1978)

Ce petit ouvrage dactylographié, d’une quarantaine de pages, et sans nom d’auteur précisé -il est présenté comme émanant d’un « collectif » – , est symptomatique d’une époque : l’après mai 68, où le discours marxiste occupait encore l’espace intellectuel, justifié ainsi « Des références au marxisme sont nécessaires car les luttes anti-impérialistes et anticapitalistes doivent être menées ». Pambrun s’y engouffre et emploie à profusion les termes attendus : « néocolonialisme, capitalisme et micro capitalisme, répression néocoloniale, le combat de classe, le prolétariat polynésien, la bourgeoisie locale, etc. ». Mais, derrière ce placage linguistique voire intellectuel pointent une interrogation, un doute voire un espoir qui donnent sa saveur au texte : « être à même de parler correctement du peuple polynésien c’est sortir des ornières tracées par les conceptions occidentales. Stéréotypes classiques des marxistes de tous bords, analyse standard des humanistes et utopistes d’où qu’ils viennent, demeurent encore inadaptés pour une saisie pleine et entière de la complexité politique sociale culturelle et religieuse de la société polynésienne ». Comme si Pambrun découvrait ou comprenait que les mots ne donnaient pas automatiquement accès aux réalités, ou que son discours codé ne pénétrait pas les codes du peuple polynésien. Méditation bienfaisante qui doit être également menée à travers les mots que notre société mondialisée emploie aujourd’hui. « Mais là où la théorie s’écroule, poursuit l’auteur, c’est quand l’on en vient à considérer le reste de la société polynésienne. Une nouvelle dimension doit obligatoirement intervenir. Le peuple doit être analysé en termes de classes sociales et culturelles » (souligné dans le texte). On trouve là le Pambrun qui toute sa vie va privilégier la dimension culturelle de l’existence et des attaches humaines. Il souhaitait être ou devenir « le porte-parole » du peuple, un vœu de tous les intellectuels.
Paroles tragiques de l’écrivain ma’ohi (Dixit 2001)

Ce texte paru dans la revue Dixit en 2001 aborde la question des débuts difficiles (édition et reconnaissance) de la littérature autochtone. Il ne privilégie pas une entrée multiple du phénomène, mais il l’aborde par rapport à la question coloniale, sensée unifiée la problématique. Après avoir regretté l’absence d’une politique publique d’aide à l’édition ainsi que d’éditeurs « empressés de soutenir » les écrivains, Pambrun présente un historique de « l’émergence d’une littérature colonisée » à compter des années soixante-dix (Charles Manutahi, Turo Raapoto, Henri Hiro, Hubert Brémond, Taaria Walker, Louise Peltzer [Rui a Mapuhi], Chantal Spitz, Isidore Hiro, mais en oubliant au passage Flora Devatine [comme auteure], Rai Chaze ou Jimmy Li.
Pambrun souligne la double identité de l’écrivain polynésien, à savoir d’être à la fois « colonisé » et « citoyen d’une jeune nation en formation ». S’il privilégie l’image de soi du colonisé « il n’arrive pas à écrire, ne sait pas comment écrire… et à se faire éditer ». Pambrun estime également qu’il y a une censure qui s’exerce vis-à-vis des écrivains polynésiens au nom de la soit-disant qualité insuffisante des œuvres. Ainsi « la parole du colonisé est muette, perdue dans la cacophonie des voies sonorisées de la littérature métropolitaine ». On peut se demander si cette vision un tantinet misérabiliste correspond à l’état d’esprit réel des écrivains. Autre problème relevé par Pambrun « nombreux sont les gens qui veulent prendre la parole en son nom. On a enlevé les mots de la bouche du Ma’ohi. Aujourd’hui il est muet ». Fait-il partie de ceux qui parlent à la place et pour les Polynésiens ou vise-t-il certains universitaires omniscients ?
Il fixe ainsi la mission de l’écrivain polynésien : être « la mémoire de son peuple et la sienne », et ne pas hésiter à « dévoiler sa dissidence ». Il définit cet état comme une « souffrance » à laquelle on ne peut rester « sourd ». Enfin à travers cette réflexion qui ne manque pas d’emphase mais qui semble révéler une rivalité voire une opposition souhaitée frontale avec la littérature extérieure, il assure « Écrire pour son peuple et sur son peuple… ne pas pouvoir se permettre de déroger à ce devoir à moins de rompre le combat avec la pensée de l’autre ».
Enfin, note Pambrun « on ne peut qu’être frappé par la mélancolie et le pathétisme qui transpire des œuvres polynésiennes. En cela, la littérature du colonisé polynésien est et demeure tragique ». Dans cet article, l’unique angle d’attaque de Pambrun tourne autour de la colonisation et de ses effets. D’autres perspectives auraient été possibles, autour de l’écriture ou de l’imaginaire, par exemple. D’autres s’y sont risqués et ont réussi.
1 - L’île aux anthropologues, Le Manuscrit, 2010.
2 - Cette volonté commune de présenter une vision plus authentique des différents passés, et qui ne cherche pas à demeurer une posture d’opposition ou être le simple contrepoint à la vision occidentale, n’est pas évidente à réaliser. Peut-on assurer que les résultats obtenus sont plus conformes à la réalité ancienne, parce qu’elle provient d’un autochtone ? La recherche occidentale, qui sait épingler certains discours mensongers qu’elle a produit dans le passé, n’est pas exempte de remises en question et propose souvent de nouvelles hypothèses sur des phénomènes anciens. Peut-on, en définitive, éviter la concurrence des mémoires, voire y échapper, et s’entendre sur une « vérité » commune ? Lors du colloque Gauguin à Tahiti en 2003, Pambrun a déclaré avec lucidité : « Si je n’étais atteint que du syndrome postcolonial de l’indigène qui, pour combattre l’humiliation et l’indignité dont il souffre, s’est livré à deux exercices impossibles : gommer le blanc ou le noircir. Impossible… » (Le Motu 2003).
3 - Voir l’article Au nom de la pensée d’une poignée de mandarins, Les Nouvelles de Tahiti, 1er septembre 1999.
4 - Ministre de la culture de Polynésie française depuis 2014.
5 - Terme donné au Centre polynésien des sciences humaines par son créateur, l’Académicien Maco Tevane, qui associe « la maison des avaleurs d’incantation et l’arrivée d’Oro à Tahiti ».
6 - Jean-Marc Pambrun fait de la scolopendre un substantif masculin.
7 - L’ami de J. M. Pambrun, Aimeho Charousset publie en 2008 l’Assemblée des trois peuples, une légende également inventée, symbolique de notre époque où dominent la coexistence de plusieurs ethnies et le multiculturalisme (éditions Univers polynésien, 2008).
8 - Pineapple devenu painapo en tahitien.
9 - Est-ce de la contrainte que Pambrun s’est donnée, à savoir la versification, que nait une plus grande créativité ?
10 - On se souvient que l’écrivain Victor Segalen était breton et avait découvert la Polynésie, en tant que médecin de la marine, au début de 1903. C’est au cours de son séjour qu’il lui vint l’idée d’écrire le magistral roman Les Immémoriaux (1907) ; il souhaitait à la fin de sa vie écrire les Immémoriaux bretons (voir notre article dans le BSEO n° 265 de mars 1995 Segalen entre marae et menhirs). La pièce de Pambrun n’est pas étrangère à cet épisode de l’histoire littéraire. Rappelons que Pambrun lui-même est né polynésien par son père et breton partiellement par sa mère.
11 - Huna signifie secret en tahitien.
12 - Ibis rouge éditions.
13 - Jean-Marc Pambrun a indiqué à la presse (Les Nouvelles du 10 septembre 2004) que, pour éviter de focaliser une opposition sur sa personne, il a choisi ce pseudonyme d’Étienne Ahuroa.
14 - Cette pièce a reçu le prix Fiction au salon insulaire du livre d’Ouessant en 2004.
15 - L’ancêtre des Pambrun, Eugène (1874-1928) a servi comme gendarme notamment aux îles Marquises. C’est lui qui dut signifier au peintre sa condamnation : « muet de désespoir affligé et de rage tempétueuse à cette annonce », juge l’arrière-petit-fils Jean-Marc (Le Motu 2003).
16 - La Dépêche de Tahiti du 5 septembre 2004.
17 - L’origine est à l’ouest, c’est-à-dire dans la direction d’où proviennent les Polynésiens. Segalen, déjà, dans Les Immémoriaux racontent le voyage (la quête des mots d’origine) vers le pays originel (Savaï) dans le chapitre Le parler ancien.
18 - Il n’est, néanmoins pas évident que les jeunes Polynésiens s’expriment en alexandrins et comprennent mieux cette formulation que celle des contes traditionnels. Le rap ou le slam auraient peut-être mieux convenu !
19 - Voir dans notre ouvrage Flots d’encre sur Tahiti (L’Harmattan 2015), le sous-chapitre intitulé La lecture de J. M. Pambrun, un exercice d’émancipation en littérature (page 52 à 55).
20 - Gauguin, Klimt, Modigliani et Renoir sont quelques peintres inspirés par le thème de la femme à l’éventail.
21 - À son décès, Pambrun travaillait sur un texte La Lance brisée, un essai d’auto-histoire polynésienne.
22 - Dans le journal Les Nouvelles de Tahiti.
23 - La création en 1975 du parti politique Ia mana te nunaa (Le pouvoir au peuple), résolument de gauche et autogestionnaire, a introduit en Polynésie dans le discours politique, certains éléments de la dialectique marxiste.
24 - Voir le texte fondateur de J. P. Sartre Orphée noir, introduisant l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, écrite pat L. S. Senghor (1948).
25 - Je dédie cet hommage posthume à Vaïte Urarii-Pambrun, dont j’ai été le professeur de français en classe de première A (littéraire), au lycée-collège protestant Pomare IV de Pape’ete.



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