La transmission des « classiques » littéraires dans la Polynésie française contemporaine
- bureau Nahei
- 1 avr. 2023
- 12 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août
un défi entre risque traumatique et opportunité cathartique
par Carole ATEM

En août 2021, l’aggravation brutale de la pandémie de COVID-19 en Polynésie française a entraîné une période de mortalité hospitalière massive. En perturbant les conditions d’enseignement, elle a, comme dans de nombreuses sociétés insulaires, bouleversé le lien de proximité qui peut exister entre enseignants et apprenants dans les structures éducatives de masse critique réduite. Or, cette fragilisation du lieu d’échange institutionnel s’est produite au moment même où le partage institué de disciplines artistiques comme la littérature pouvait jouer un rôle crucial auprès d’élèves et d’étudiants confrontés à des situations de deuil. Dans la lignée des travaux développés par Hélène Merlin-Kajman sur le pouvoir transitionnel de la littérature (1), nous nous proposons d’examiner les difficultés que soulève, pour l’enseignement des lettres, le vacillement de la scénographie du partage littéraire provoqué par la modification de l’espace d’échange éducatif et par l’effraction traumatique de la mort dans la subjectivité des jeunes lecteurs. Surtout, notre réflexion a pour ambition de montrer les enjeux d’une transmission transitionnelle des textes du passé en Polynésie française, dans un contexte qui cumule déjà les défis sociétaux : héritage(s) et poids de la colonisation, question de l’identité autochtone dans un territoire de plus en plus exposé aux influences internationales, positionnement(s) de la jeune génération face aux cultures étrangères… Dans ce paradigme culturel potentiellement traumatique, fracturé par le vertige de la crise, nous voudrions montrer que des ressources cathartiques s’offrent à la jeunesse par le biais d’un partage littéraire de type « transitionnel », fondé sur la consolidation d’un espace symbolique commun, où la représentation artistique devient un moyen d’affronter, ensemble, le chaos du réel.
La postcolonialité covidienne, un contexte doublement traumatique
En comparant le « présentisme » qui, d’après l’historien François Hartog, domine l’Occident contemporain (2), à la manière dont les sociétés insulaires du Pacifique appréhendent le temps, la spécialiste de littérature francophone Sylvie André a montré, à travers leurs pratiques littéraires, que le traumatisme de la colonisation dans ces sociétés était exacerbée par le choc entre des régimes d’historicité contradictoires (3). Cette spécificité postcoloniale inscrit la société polynésienne contemporaine dans un rapport problématique à un pluriculturalisme marqué au sceau de hantises traumatiques qui présentent le risque, selon les situations, d’être réactivées.
Le choc de la crise sanitaire, la confrontation brutale à la mort, ont augmenté ce danger d’un figement traumatique de la sensibilité individuelle et collective. Car, comme l’a montré notamment le philosophe français Patrice Loraux dans le prolongement de la psychanalyse freudienne, le trauma, conséquence d’un excès de vécu, se caractérise par une effraction qui pulvérise la capacité de se représenter le monde et rend impossible l’expérience partageable (4) ; dans plusieurs travaux de recherche sur les conséquences psychiques de la guerre a émergé l’hypothèse d’une transmission silencieuse du trauma, difficile à documenter en raison de l’évanescence de ses traces dans l’expression des sujets, eux-mêmes alors atteints d’incommunicabilité et d’impassibilité (5).
Quel rôle confier, dans un tel contexte, aux classiques de la littérature ? Sont-ils des énoncés témoins de la culture académique, vidés de leur capacité à communiquer de l’expérience, voire des objets de répulsion, spectres de l’effraction coloniale ? Les donner à lire risque-t-il d’aggraver une charge traumatique ?
Notre ambition est de montrer le dynamisme prospectif de ces textes, auquel croyait Roland Barthes (6), leur « équivoque », selon le terme du linguiste Michel Pêcheux (7), et de mettre en pratique, dans l’enseignement de la littérature en Polynésie française, leur pouvoir cathartique toujours actuel, par une démarche didactique qui permette d’en réexpérimenter la polysémie.
L’hypothèse de la transitionnalité appliquée au champ de la littérature
Le concept de transitionnalité appliqué par Hélène Merlin-Kajman aux pratiques de la littérature est issu de la psychanalyse de Donald Winnicott, selon qui la fonction transitionnelle assumée chez le petit enfant par le sein maternel puis par un objet qui s’y substitue, persiste chez l’adulte sous la forme d’objets transitionnels nouveaux qui permettent de continuer le processus indispensable d’adaptation entre monde interne et monde externe (8).
Prolongement de la catharsis d’Aristote (9), la transitionnalité passe par la représentation et la symbolisation, dont la médiation permet à un sujet de négocier ses propres « points de souffrance traumatique », suivant les analyses d’Hélène Merlin-Kajman. Elle met en forme le « Réel » informe, selon le concept lacanien (10), structure la « subjectivité radicale », pour reprendre les termes d’Hannah Arendt, en subjectivité sensible et partageable (11), en « expérience », d’après Walter Benjamin. Elle passe aussi par le jeu, qui rappelle la « feintise ludique partagée » théorisée par John Searle et Jean-Marie Schaeffer dans le domaine de la fiction (12). Son mode de partage vise à ouvrir toute piste fermée, qui menacerait la pluralité interprétative en écrasant la plurivocité des textes. Elle favorise la multidirectionnalité des interprétations et la simultanéité d’expériences de lecture diverses voire contradictoires ; en préservant le débat laissé ouvert par le langage littéraire, elle ouvre au « consentiment », selon le terme de Patrice Loraux (13), espace du contact possible des sensibilités.
Pour point de départ, nous voudrions évoquer ici notre expérience d’une séance d’enseignement universitaire consacrée à la pratique du commentaire littéraire de type transitionnel avec un groupe de professeurs stagiaires en deuxième année de Master à l’Université-INSPÉ de la Polynésie française, ayant tous une formation de spécialité en lettres sanctionnée par des diplômes universitaires et des concours nationaux. La séance s’est déroulée au second semestre de l’année 2021, précisément à l’époque où les familles polynésiennes traversaient le paroxysme de la crise sanitaire. Interrogés sur leur ressenti personnel face aux poèmes de Baudelaire « Le Vampire » et « Le Poison » – véritable « classique », le recueil des Fleurs du Mal figure d’ailleurs au programme du concours national du CAPES de Lettres, pour trois années consécutives, de la session 2022 à la session 2024 –, presque tous les jeunes enseignants stagiaires ont fait part de réactions secrètes de dégoût et de malaise face aux images macabres mobilisées par le poète.
Relisons ces vers, non-dénués d’une forme de violence :
Le Poison (14)
Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D’un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d’un portique fabuleux
Dans l’or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
L’opium agrandit ce qui n’a pas de bornes,
Allonge l’illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l’âme au delà de sa capacité.
Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers…
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !
Le Vampire (15)
Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée ;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,
De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine ;
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,
Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
— Maudite, maudite sois-tu !
J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.
Hélas ! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit :
« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
À ton esclavage maudit,
Imbécile ! — de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire ! »
Même si les procédés d’évidence, l’enargeia grecque (16), font partie de la rhétorique baudelairienne, le constat d’une réactivation manifeste de souffrances chez les étudiants au contact brut de ces textes semble signaler un conflit entre rapport académique et rapport privé à la littérature. En situation d’échange spontané, ces jeunes enseignants, pourtant en fin de cursus littéraire, ont fait état, dans un élan remarquablement homogène, d’un sentiment d’identification douloureuse entre l’hypotypose baudelairienne et l’expérience réelle de la mort et de la déréliction qui constituait alors le quotidien de nombreux cercles familiaux autour d’eux. En l’absence d’un cadre de transmission offrant une possibilité de médiation, ces vers pourtant bien connus, même auprès d’adultes avertis, retrouvaient leur charge traumatique, leur pouvoir d’évocation susceptible de « rempli [r] l’âme au delà de sa capacité », jusqu’à l’envahissement.
Dans la suite de la séance, ces ressentis, sans être niés, ont perdu de leur emprise, par la performance du commentaire de ces poèmes, dans une démarche d’accompagnement, en vue d’un déploiement de leur potentiel interprétatif et d’une reconnaissance de leurs zones de silences irréductibles.
« Chant d’automne »
Pour poursuivre l’expérimentation, nous proposons ici un commentaire de type transitionnel d’autres extraits des Fleurs du Mal, tous porteurs d’un risque ou d’un espoir, dans la mesure où ils véhiculent une représentation de la maladie et de la mort, éventuellement capable de provoquer dans la subjectivité du lecteur un retour traumatique ou au contraire de l’en affranchir de manière cathartique. L’hypothèse est la suivante : le choix d’un commentaire s’appuyant sur les marques objectives du texte pour faire résonner ses voix multiples donne l’opportunité au lecteur d’échapper à l’écrasement d’une interprétation monosémique de la langue littéraire et de se confronter, dans le contexte sécurisant du partage enseignant, aux rémanences d’un trauma existentiel.
Chant d’automne
« Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours. »
Ce qui semble ici une évocation métaphorique de la mort, de son cérémonial, est explicité dans le dernier quatrain :
« Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. »
La sonorité dure des occlusives vélaires (« Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part./Pour qui ? ») participe de l’expression sensible du « choc » évoqué à deux reprises, monosyllabe à finale occlusive lui-même remarquable dans sa morphologie. L’impersonnel et l’indéfini (« Il me semble », « on cloue », « un cercueil quelque part ») suggèrent en outre l’incommunicabilité d’une expérience diffuse, inénarrable, celle, peut-être, de la confrontation à la mort.
Si l’on perçoit ici une image traumatique de la clôture, métonymie possible de la mort comme de l’enfermement sémantique, ce sens au fil du poème se fait plus incertain, moins enfermant ; peu à peu une ouverture devient possible, signalée par un adoucissement (avec les consonnes nasales), par un infléchissement, avec la mise à distance de la mort inéluctable par la comparaison (« comme un départ »), avec le terme « sonne » qui réintroduit un élément sensoriel, musical, monosyllabe aux consonnes douces (une spirante et une nasale) qui constitue le pendant inversé du « choc » précédemment évoqué. La figuration poétique regagne un certain pouvoir sur la mort, pour ouvrir à l’équivoque libératoire du « mystérieux », à un espace d’incertitude qui laisse la possibilité de recomposer une expérience. Comme dans la catharsis, l’art permet de refaire le chemin de la souffrance en empruntant les voies de la représentation pour s’extraire de la claustration traumatique.
L’adoucissement est encore plus sensible par la suite, dans la restauration, par le biais du dire poétique, de la dimension personnelle, avec énonciation embrayée, impératifs et apostrophe :
« Et pourtant, aimez-moi, tendre cœur ! soyez mère,
Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant. »
Les alternatives « amante ou sœur », « ingrat/méchant », amorcent une ouverture, suggèrent une généralisation de la perspective, en présentant sous sa forme la plus virtuelle la notion de lien possible entre les êtres.
« Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
De l’arrière-saison le rayon jaune et doux ! »
Le contact physique, le plaisir sensuel semblent ici délestés de l’obsession baudelairienne du choc, au profit d’une association sémantique maternité-féminité-protection : peut-on y percevoir une image transitionnelle (on se souvient du terme « bercé » dans le second quatrain) ? La rupture rythmique du mètre qui dominait le début du texte (« Pour qui ? – C’était hier l’été ; voici l’automne ! ») se mue peu à peu en équilibre et en symétrie (« Même pour un ingrat, même pour un méchant », « D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant »). S’agirait-il d’apprivoiser par le biais du symbole l’incommunicable de la tombe, « l’impartageable par excellence », dit Hélène Merlin-Kajman (17) ? D’affirmer la survivance des liens et celle d’un espoir, celui de « goûter » la vie jusque dans ses moments ultimes, transfigurés par le langage poétique en lieu de chaleur, d’acceptation, d’apaisement ?
« Le Portrait »
« La Maladie et la Mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya. », écrit encore Baudelaire dans Le Portrait.
L’allégorisation de la maladie et de la mort a-t-elle ici un effet de mise à distance, de virtualisation, ou au contraire de personnification ? À travers le verbe d’action monosyllabique « font », la mort et la maladie sont présentées comme des agents grammaticaux, dont l’action conjointe produit un résultat effectif (des « cendres », avec détermination indéfinie). On notera aussi le poids métrique du groupe sujet (7 syllabes) qui écrase le groupe objet dissyllabique, comme pour traduire la pulvérisation du corps vivant et de la sensibilité partageable.
Pour autant, le second vers amorce une inversion subtile et inattendue : à l’impersonnalité conceptuelle des allégories destructrices, le « nous », seule trace d’une énonciation embrayée, vient opposer son pouvoir unificateur et sa puissance évocatoire d’une présence, d’une expérience commune vive. Cette idée d’ouverture à une interprétation cathartique est aussi nourrie par la position donnée au feu, à la chaleur et à la lumière de la vie et des liens sensibles : le vers s’achève sur le motif du flambeau qui ouvre l’horizon du poème en établissant une référence interne à un autre poème des Fleurs du Mal (« Le Flambeau vivant »). Se dessine alors un au-delà du texte, impossible à localiser, à circonscrire. L’ouverture du langage poétique est une « Invitation au voyage » vers un espace transitionnel qui ne relève ni d’un Réel externe de type lacanien ni d’une radicalité subjective solipsiste, mais qui est un entre-deux libérateur.
« La Cloche fêlée »
Nous terminerons par un extrait de La Cloche fêlée qui peut être lu comme une assertion métapoétique sur le rôle vital de l’expression artistique et de son partage :
« Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts. »
« Sans bouger », sans circulation de l’expérience sensible par le biais d’un dire capable de la symboliser, ne serions-nous pas tous, finalement, ce « blessé qu’on oublie » ?
Conclusion
Enseigner la littérature française dans la Polynésie contemporaine, du vertige traumatique à la création de liens : une urgence invisible.
Le partage transitionnel des textes littéraires implique l’instauration volontaire d’une scénographie enseignante apte à ouvrir les possibilités interprétatives du langage et des arts, dans une démarche qui desserre l’étau du trauma, dont la présence spectrale occupe potentiellement la sphère subjective du lecteur de la Polynésie contemporaine, sous la forme de pressions multiples, identitaires, sociétales, existentielles : il semble urgent d’accompagner un tel lecteur dans un parcours de lecture rigoureux mais attentif à faire entendre les différentes voix textuelles, en ouvrant l’accès à un espace contre-traumatique où il devient possible de se confronter ensemble au trop-plein d’un vécu indicible, pour restaurer par un dialogue avec les textes mêmes de la « culture coloniale », un espace symbolique de partage où peut naître le lien.
L’enseignement des lettres, loin de se réduire à un défi périphérique, pourrait ainsi contribuer puissamment à créer une série de rapports nouveaux au sein de sociétés pluriculturelles comme la Polynésie : dans le for privé du lecteur polynésien, rapports sans cesse réajustés entre monde interne et monde externe ; dans la sphère collective, rapports revivifiés entre différentes subjectivités, réunies dans l’espace d’expérience commune instauré par le partage littéraire.

1 - Hélène Merlin-Kajman, Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature, Paris, Gallimard, « nrf essais », 2016, et L’Animal ensorcelé. Traumatismes, littérature, transitionnalité, Paris, Éditions Ithaque, « Theoria Incognita », 2016.
2 - François Hartog, Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Éditions du Seuil, 2003.
3 - Sylvie André, « Écrire le passé dans les littératures contemporaines du Pacifique francophone », Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies, Volume 1 : Sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2), dir. Nathalie Kouamé, Éric P. Meyer, Anne Viguier, Paris, Presses de l’Inalco, 2020, pp. 529-547. <http://books.openedition.org/pressesinalco/24316>. ISBN : 9782858313457. DOI : https://doi.org/10.4000 / books.pressesinalco.24316.
4 - Patrice Loraux, « Les disparus », dir. Jean-Luc Nancy, L’Art et la mémoire des camps. Représenter. Exterminer, Paris, Seuil, 2001, pp. 41-57.
5 - Nous pensons ici à l’« appauvrissement d’expérience » sous la pression de la guerre, constaté par Walter Benjamin dans « Le Conteur », Œuvres, Paris, Gallimard, 2000, [1936], pp. 114-151.
6 - Roland Barthes, La Préparation du roman. Cours au Collège de France 1978-79 et 1979-1980, Paris, Éditions du Seuil, 2015.
7 - Michel Pêcheux, L’Inquiétude du discours, éd. Denise Maldidier, Paris, Éditions des Cendres, 1990.
8 - Donald Winnicott, Jeu et réalité. L’espace potentiel, Paris, Gallimard, 1971.
9 - Aristote, Poétique, éd. Michel Magnien, Paris, Le Livre de Poche, « Classiques », 1990.
10 - Jacques Lacan, Écrits, Paris, Éditions du Seuil, « Le Champ freudien », 1966.
11 - Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1961.
12 - John Searle, Sens et Expression, éd. Joëlle Proust, Paris, Éditions de Minuit, « Le Sens commun », 1982, et Jean-Marie Schaeffer, Pourquoi la fiction ?, Paris, Seuil, 1999.
13 - Patrice Loraux, « Consentir », Le Genre humain, n° 22, Le Consensus, nouvel opium ?, Paris, Éditions du Seuil, 1990, pp. 151-172.
14 - Charles Baudelaire, Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal », XLIX, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1861.
15 - Ibid., XXXI.
16 - Denys d’Halicarnasse, Jugement sur Lysias, édition et traduction A. M. Desrousseaux et Max Egger, Paris, Hachette, 1890.
17 - Hélène Merlin-Kajman, L’Animal ensorcelé, op. cit., p. 246 : « La mort est ce qu’on ne partage pas, c’est l’impartageable par excellence. »



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