Le mirage de l’origine
- bureau Nahei
- 1 avr. 2023
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Dernière mise à jour : 30 juil.
Segalen lecteur de Gauguin
par Riccardo PINERI

L’œuvre de Victor Segalen, comme l’écrit son biographe Gilles Manceron, est « l’une des rares à avoir vu le jour à un moment où un public susceptible de l’apprécier n’existait pas encore et elle appartient, en réalité, davantage à la littérature de la seconde moitié du siècle qu’à celle de l’époque où elle a été écrite ». Il faut effectivement attendre les années soixante pour qu’il y ait en France une réception véritable de l’œuvre de Segalen (André Malraux dans les années trente mis à part) et que s’opère la fusion d’horizons, celui de l’écrivain et celui de l’époque. Les années soixante voient l’affirmation des nationalités des anciennes colonies du monde occidental, avec les écrits de Frantz Fanon, d’Aimé Césaire et de Léon-Gontran Damas. Sartre offrira une légitimation philosophique à la littérature francophone postcoloniale avec sa préface aux Damnés de la terre, de Frantz Fanon, en 1961.
Dans les années soixante-dix, Les Immémoriaux deviennent la Bible ethnique de la culture polynésienne, grâce à l’activité multiple du jeune intellectuel Henri Hiro qui fait retour au pays après ses études à l’université protestante de Montpellier. Il jouera le rôle principal dans le film de Ludovic Segarra Les Immémoriaux de 1982 ainsi que dans le film de reconstitution de l’ancienne société polynésienne Marae de 1983.
Dans le roman de Segalen, christianisme et colonialisme sont synonymes et leur rejet est grand chez l'écrivain, mais la polémique est virulente aussi contre la culture tahitienne qui a perdu la mémoire des « noms anciens », dont la musique traditionnelle, des Voix mortes. Musiques maories, a été remplacée par « les résonances américaines, les pas nègres et les plus viles acrobaties rythmiques [qui] ont envahi le répertoire ancestral, et se sont répandus comme des parasites immondes, une lèpre, une maladie obscène ». Ce texte date de 1907, l'année de naissance du « primitivisme » de Picasso et de Matisse. Segalen n'aimait vraisemblablement pas le jazz, comme il n'aimera pas plus tard le mélange d'art bouddhiste et d'art chinois primitif. Que dirait-il aujourd'hui où même la tradition locale de la chanson tahitienne a fait place à la musique techno crachée par les radios des jeunes en balade dans le ville ?
Dans la civilisation polynésienne, comme dans la chinoise, Segalen recherche l'originaire, un état premier des mondes anciens, ce qui implique l'idée d'une impénétrabilité des cultures, comme il l'écrira dans l'Essai sur l'exotisme, « la perception aiguë et immédiate d'une incompréhensibilité éternelle », qui se veut aux antipodes de la littérature colonialiste et de la récente tradition de l'exotisme : « La sensation d'exotisme n'est autre que la notion de différent ; la perception du Divers ; la connaissance de quelque chose qui n'est pas soi-même ; et le pouvoir d'exotisme, qui n'est que le pouvoir de concevoir autre. »

Dans Les Immémoriaux, le voyage de Paofaï et de Térii vers Havaii (Samoa), centre mythique du monde polynésien, est une quête du « parler originel », une remontée vers les sources de l'identité, quête qui se fait comme recherche dégradée dans un monde lui-même dégradé. Tout se passe comme si le mythe de l'origine innocente de l'humanité, héritage de Rousseau et du rousseauisme prolongé par le romantisme, ressemblait au mirage de la Fata Morgana bien connu des voyageurs qui suscite des châteaux crénelés dans les étendues marines, des plans d'eau au beau milieu du désert. Faiseur de visibles au cœur de l'invisible, le mirage de la Fata Morgana rend les choses vues de loin plus grandes, plus mystérieuses, plus fascinantes.

La nostalgie romantique d’un âge de l’humanité non corrompu par la technique et surtout par l’influence du christianisme, d’un âge d’avant l’histoire, caractérise l’œuvre polynésienne de Segalen. Très tôt chez lui se manifeste le rejet du christianisme, héritage du catholicisme familial. « Catholicos » en grec signifie « universel », et il n’y a pas d’humanité en général pour le romantisme, mais des cultures spécifiques. Les Immémoriaux légitiment la prétention de chaque culture d’ignorer la culture de l’autre, la culture véritable en tant que rapport à l’autre. Dans sa tentative de résurrection des antiquités polynésiennes, Segalen reprend le langage soutenu que Flaubert avait déjà utilisé dans Salammbô, paru en 1862. Les Immémoriaux tropicalisent Salammbô, le déplaçant de Carthage à Tahiti. Le langage épique est une traduction pour Segalen du « parler originel », qui assure le lien entre les hommes, les choses et les dieux. Térii, le haèré-po, le conteur des premières pages du roman, récite à la foule la généalogie des dieux anciens : « Il disait tout d’une haleine les beaux noms ancestraux, marquant d’un geste mesuré du bras chacun des accouplements éternels. Un bruissement montait de la foule emmenée par le rythme, par le balancement des mots, et qui récitait, elle aussi, les séries originelles interminablement redoublées. » Il y a chez Segalen la conception de la perméabilité entre la parole des origines et les choses, entre les récits interminables et la réalité, un érotisme intégral du langage.

Ils parurent, les Douze à la Jambe-tatoué. Ceinturés du maro blanc sacerdotal, poudrés de safran, ils marchaient, peints de jaune, dans le soleil qui ruisselait sur leurs onctueuses. Leurs immobiles et paisibles regards contemplaient la mer-extérieure ; des souffles passaient dans leurs cheveux luisants, et remuaient, sur leurs fronts, d'impalpables tatu. Leurs poitrines, énormes comme il convient aux puissants, vibraient de liesse et de force en jetant des paroles cadencées. Entourés de leurs femmes peintes – les divines Ornées-pour-plaire, aux belles cuisses, aux dents luisantes comme les dents vives des atua-requins –, les maîtres figuraient douze fils voluptueux de Oro, descendus sur le mont Pahia pour se mêler aux mortels.
L'inflation des mots composés, les anaphores, les hyperboles qui amplifient le réel, créent un langage non pas de la description, mais de l'évocation. Le langage des Immémoriaux se fonde sur une ontologie animiste où chaque mot est une réalité vivante, remplie de sacré. Les sources de Segalen, avec Flaubert, sont les récits de voyage et de découverte du XVIIIe européen, les Polynesian Reserches de William Ellis, les Voyages aux îles du Grand Océan de Moerenhout, Max Radiguet, Pierre Loti. La religion des livres s'oppose chez Segalen à la religion du Livre, il applique aux antiquités polynésiennes les procédés du roman moderne. Le « parler originel », fondé sur une rhétorique de l'amplification généralisée, entend assurer la maîtrise du monde, montrant les gestes pour la navigation en haute mer, comment se diriger grâce au « long requin mangeur de nuages » (la Voie lactée).
Jean-Jo Scemla relate que deux années avant sa mort Segalen reprend la phrase qui fonde Les Immémoriaux et illustre la théologie du monde polynésien : « Dans le principe – Rien – Excepté : l’image du Soi-même », pour confier à sa femme, dans une lettre non publiée, que la seule correction qu’il désirerait faire à une éventuelle réédition des Immémoriaux serait d’écrire « l’image de Soi-même ». Ce détail montre l’importance accordée par Segalen à l’idée de l’image de soi, qui devint sa quête directrice. Même s’il a introduit la notion d’exote comme figure centrale de la passion de l’ailleurs qui le caractérise, Segalen relève de l’« exobiographie », comme la définit Étienne Germe dans Segalen, l’écriture, le nom. Architecture d’un secret (Presses universitaires de Vincennes, 2001).
Le grand-père biologique de Segalen, Victor Treguier, a quitté la mère Marie-Charlotte Ségalen qui, après avoir donné naissance en cachette à un enfant, l’avait abandonné à l’entrée de l’hospice de Brest avec ce billet « Je prie ces messieurs de vouloir bien donner les noms de Victor Joseph à cet enfant. » C’est le décès du père cinq mois avant la naissance de l’enfant qui avait conduit la mère à cet abandon de l’enfant illégitime, du bâtard. Mais quelques semaines plus tard la mère, portant le nom de Ségalen, se manifestera à l’hospice et reconnaîtra l’enfant : celui-ci grandira dans la famille des grands-parents paternels, où sa mère était servante. La faute d’une naissance impure, sous le signe de la bâtardise, marquera d’une façon indélébile l’histoire de l’enfant et, lorsque Victor Joseph se maria, il essaya de l’effacer et de prendre le nom respectable de Tréguier. L’écrivain qui héritera du prénom du grand-père, essaiera à son tour de s’en démarquer, effaçant l’accent aigu du nom de la grand-mère.
Entre le peuple polynésien qui, depuis longtemps, et pas uniquement depuis la colonisation, est en train de perdre la mémoire des temps anciens et de l'identité de l'écrivain à la généalogie complexe, il y a une relation étroite que Segalen va mettre en évidence dans Les Immémoriaux.
Toute l’œuvre de Segalen est marquée par la confrontation entre le nom du grand-père biologique, Tréguier, qui renvoie aux ancêtres bretons, et le nom de la grand-mère marqué par la faute et par les origines prolétariennes. Le rapport de l'écrivain à son histoire familiale renvoie à la figure littéraire de l'enfant en fugue qui veut se reconstruire une autre famille, comme dans Les Aventures d'Huckleberry Finn de Mark Twain ou, plus récemment, dans le récit de Georges Perec, Les Lieux d'une fugue, de 1965. Si l'on passe du roman familial à l'épopée, nous rencontrons là aussi un travestissement des origines, comme dans le mythe des origines troyennes des Francs, apparu au VIIe siècle pour s'opposer aux Gaulois aux origines plébéiennes. Tout enfant incompris se rêve aristocrate, toute nation inachevée se veut descendante d'une origine mythique aristocratique.
Nous retrouverons ce thème de la recherche identitaire dans le roman du cycle chinois Le Fils du Ciel. Chronique des jours souverains, mélange de prose sacrée et de poèmes. En 1911, le docteur Victor Segalen assiste à la chute du pouvoir impérial de l'empereur chinois, qui représente pour lui « l'une des plus admirables fictions du monde : l'empereur, Fils du Ciel. C'est vraiment la mort de la vieille Chine ». Gauguin avait écrit à peu près la même chose dans ses mémoires à propos de Tahiti lors de la mort de Pomare V en 1891. L'enjeu essentiel de l’œuvre de Segalen consiste dans le combat entre monde du mythe et celui de la littérature, entre la passion dramatique des origines et l'oubli des origines propre à la littérature. C'est ici que se précise la différence entre les sciences humaines et les Lettres, la différence entre l'ethnographie et l'écriture romanesque, que la critique récente de Segalen n'arrivera pas à départager.

le roman moderne, depuis le Quichotte de Cervantès, a comme personnage central le héros problématique. Nous passons ainsi de la poésie épique du héros collectif à la quête du sens de l'existence individuelle. Le processus de désacralisation des mythes primitifs commence avec la naissance en Occident de la littérature. Dans Les Métamorphoses d'Ovide, texte fondamental pour comprendre le passage de la logique sacrificielle propre aux mythes anciens à la nouvelle logique culturelle de rejet de la violence comme exutoire des crises de la société, nous trouvons le récit de la transformation de la Méduse, monstre mythique qui avait la tête recouverte de serpents, personnifiant la violence meurtrière lorsque son regard se posait sur les hommes. Persée, héros civilisateur et sacrificateur, coupe la tête du monstre, la recouvre d'algues marines et la dépose dans la mer. Au contact de l'élément aquatique, les serpents se transforment en coraux dont se parent les nymphes en les transformant en couronnes pour leur chevelure. La littérature occidentale naissante, avec Les Métamorphoses d'Ovide (Ier siècle), L'Âne d'or d'Apulée avec les aventures burlesques de Lucius IIe siècle), défétichiste la composante chaotique et nocturne des mythes et la transforme en travail formateur de la culture, en se faisant critique de la composante violente du mythe. Le christianisme est un des moments fondamentaux pour la mutation anthropologique de la fonction de la violence des sociétés humaines, avec le rejet évangélique du rôle du sacrifice et le rôle nouveau dévolu à l'amour pour la vie en commun. La désacralisation radicale opérée par le christianisme sur les mythes et les figures anciennes fondées sur le rôle créateur de la violence, la révélation du mécanisme sacrificiel par lequel se bâtissent les mythes primitifs, empêchent la logique violente de faire l'unanimité du corps social, de se présenter comme « naturelle ». Les mythes ne disparaissent pas, ils sont essentiels au corps social, mais leur fonction se transforme.
En 1907, Segalen publie le roman Les Immémoriaux sous le pseudonyme situe cent ans après les Immémoriaux, avec pour figure centrale Paul Gauguin : « Son idée était de faire de son roman une sorte d'équivalent littéraire de ce que Gauguin avait cherché dans sa peinture » (Manceron). Dans ce texte, le peintre, déçu par la nouvelle société tahitienne issue de la colonisation, part avec de jeunes hommes et de belles femmes s'installer sur une île et s'adonner à la religion du corps, à la religion de la jouissance, antidote au christianisme et au colonialisme. Segalen est fidèle à la mouvance du décadentisme européen, de Huysmans à D'Annunzio, d'Oscar Wilde à Théophile Gautier. Il est doublement inactuel : sa littérature anticolonisliste s'appuie sur une idéologie aristocratique qui deviendra la base du renouveau de la culture tahitienne des années quatre-vingt, mais il est aussi le précurseur des années où le désir est conçu comme valeur suprême de l'Occident contemporain. La situation originaire de l'homme au monde est pour Segalen, comme pour Nietzsche, la jouissance, opposée à l'humanisation par le travail prônée par le christianisme, Hegel et Marx. Dans Le Maître-du-Jouir, Segalen abandonne la prose épique archaïsante des Immémoriaux qui faisait son intérêt, il délaisse l'ambiguïté du réalisme et de l'archéologie, de la vérité ethnographique et du vraisemblable esthétique. Ici l'écriture est plate comme de la bonace de la mer :
Des vahine autour de Gauguin ? Vraiment. On ne les comptait pas tout d'abord. Tu veux savoir ? Il y avait Vaikehu hiné, et puis Noakahere - qui étaient deux soeur ; et aussi Meretapuni, de l'île Napou, et ensuite Faerorai, qui s'échappa de plusieurs amants pour rejoindre Gauguin... Les femmes le cherchaient pour dormir avec lui. Et puis elles étaient désireuses de belles choses qu'elles en recevaient... Il y avait encore Raetai.
Térii, le récitant des noms des dieux, reprend dans ce roman la figure comique de Leporello en train de lire la liste des conquêtes de son maître Don Giovanni, ancêtre burlesque de Gengis Cohn de La Tête coupable de Romain Gary.
Les écrits de Segalen deviendront à partir des années quatre-vingt, grâce à Henri Hiro, la référence centrale de la culture tahitienne rénovée parce qu'ils conjuguent le rejet du christianisme, et d'abord du catholicisme, avec l'affirmation d'un retour à la religion païenne, qui prendra l'aspect de religion culturelle des années New Age, du désir de restaurer une société aristocratique dominée par les forts. La polémique de Segalen contre le christianisme implique le refus de la religion des pères au profit de la religion du féminin. L'Homo sapiens a fait place de nos jours à l'Homo gaudiosus et Tahiti devient chez Segalen l'Éden de la culture de la jouissance, visage dominant pour la nouvelle culture planétaire des années soixante. Il prône, à travers l'image de Tahiti rejetant le christianisme et retrouvant une hypothétique civilisation du plaisir, l'époque des valeurs festives, que nous retrouverons dans les mythes californiens d'Henry Miller et des beatniks, dans l'apothéose des années 68 de la génération « peace and love » et la banalisation de ce slogan avec l'apologie des herbes aromatiques « bonnes pour la santé ».

Le génie artistique devient, avec la figure de Gauguin, la nouvelle idole pour Segalen ; il remplace le guerrier conquérant des Immémoriaux. Mais il s’agit là d’une mauvaise interprétation de l’œuvre de Gauguin, reconduite à l’invention des anciens dieux du Panthéon polynésien. Ce qui intéresse Segalen, ce n’est pas la peinture de Gauguin, le sens des images, mais les attitudes les plus lisibles chez le peintre : les frasques sexuelles dans la Maison du jouir, la polémique, mal comprise, de Gauguin avec le christianisme. En aucun cas Segalen ne voit dans la peinture de Gauguin des années des Marquises un retour questionnant sur le rapport de la peinture et de la mort (notamment dans les tableaux où il met en scène les cavaliers marquisiens et la présence des figures du mal, des ta’ata ino encapuchonnés, du testament pictural de la fin de la fascination exotique dans le tableau Nature morte aux oiseaux exotiques de 1902).
Segalen n’est pas le seul à pratiquer une confusion d’horizons.
François Mitterrand, prince des jouisseurs, venu en 1994 inaugurer la nouvelle faculté de lettres et sciences sociales « Victor-Segalen » de Brest, dira : « Victor Segalen, l’un des écrivains qui, à travers le temps qui vient, grandiront », affirmation banale qui n’implique aucune interprétation. Le propre du mirage est de s’éloigner lorsqu’on l’approche, comme l’écrit Nietzsche dans Aurore : « Avec la connaissance de l’origine augmente l’insignifiance de l’origine. » En 1916, trois ans avant sa mort, Segalen a le projet d’écrire : « mon dernier livre, autour et dedans de la Bretagne. Retour à l’os ancestral. Que ce livre, par non-reniement soit semblable au premier ». Ici Segalen est fidèle à Gauguin lorsque, à la fin de sa vie, celui-ci écrit à l’ami Daniel de Monfreid qu’il entend quitter la Polynésie et partir à la recherche du « primitif andalou ».


À la question directrice de notre interrogation, « Comment lire Victor Segalen aujourd'hui en Polynésie ? », je répondrai que le Segalen de la période polynésienne est maintenant, ici comme ailleurs, notre contemporain sous le signe de la « jouissance sans entraves » de la part de l'Homo gaudiosus. Mais la forêt d'Huelgoat où l'on a retrouvé le corps de Segalen est là pour nous interroger, grâce à la lecture de François Cheng, en écho à Dante, sur la pertinence de l'identification du bonheur avec le sens de la vie et de la mort :
Au bout du chemin de la vie, nous entrons dans la forêt obscure
Sur la berge nous nous asseyons
S’installe alors autour de nous l’étrange silence
L’heure enfin n’est-elle venue de nous rendre sans plus tarder
À l’audience du destin ?
Ici donc le lit de la douleur, le lit de la douceur
Nous nous y abandonnons
Lorsque tout se termine, tout ne fait que commencer
François Cheng,
L’un vers l’autre. En voyage avec Victor Segalen,
Paris, Albin Michel, 2008.



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